L’interdiction de l’idolâtrie
L’interdiction de l’idolâtrie – et son aspect positif de la foi en D-ieu – sont les fondements du Code noahide. Cette interdiction fait référence au concept selon lequel chaque personne est responsable envers le véritable D-ieu Unique, indépendamment des normes de la société et de ses propres préférences. Il s’agit en fait de la reconnaissance de ce que tous les individus se trouvent sous l’autorité du D-ieu Unique et qu’Il est l’Autorité Suprême et la Source ultime de toutes les bénédictions. Ainsi, toute autre entité (réelle ou imaginaire) qu’une personne sert et adore comme un pouvoir indépendant est devenue l’idole de cette personne.
Rav J. Immanuel Schochet, introduction du chapitre sur l’interdiction de l’idolâtrie, dans « Le Code Divin »:
L’interdiction de l’idolâtrie inclut toute idée d’êtres humains autonomes ou de forces qui ne sont pas totalement dépendantes de D-ieu et de Sa Providence. Ceci peut être compris avec l’exemple suivant : lorsqu’on enfonce un clou à l’aide d’un marteau, l’agent immédiat de l’activité semble être le marteau. En vérité, cependant, ce n’est pas le marteau lui-même, mais la main qui le tient et l’énergie utilisée par la main qui sont les acteurs principaux. De même, tout dans l’univers physique et dans les royaumes spirituels est toujours soumis à D-ieu et à Sa volonté.
Il est interdit de croire que les planètes ou les constellations déterminent les événements humains ou le destin d’une personne. De même, la prédiction est une coutume qui vient de l’idolâtrie antique et il est interdit de choisir des occurrences naturelles ou des événements du hasard comme des signes pouvant enseigner la façon d’agir (par exemple : si un oiseau cogne sur une fenêtre ou sur le jet de dés ou les jeux de cartes…)
Il est interdit de se mêler à toute forme de sorcellerie (en pensant qu’on peut ainsi manipuler des événements futurs) ou de consulter des « esprits » (comme cela se fait lors des séances de spiritisme). La nécromancie et les autres formes de divination entrent dans la même catégorie. Toutes ces pratiques impliquent la croyance qu’il existe différentes puissances dans l’existence qui travaillent de leur propre chef, indépendamment de la Divine Providence unifiée et continue qui régit la totalité de la Création.
La fragilité humaine est centrée sur l’intérêt personnel, l’indulgence et la gratification : l’égocentrisme par opposition à l’altruisme. Le puissant désir de contrôler, diriger et manipuler le futur inconnu, de contourner le « Système » divin, peut sembler extrêmement séduisant. Cependant, cela trahit un manque de confiance en D-ieu et sape la vraie croyance en le Maître du monde, qui seul est le Créateur et le Soutien de tous les êtres, et qui Seul est en charge exclusive de tout ce qui leur arrive.
L’idolâtrie nie donc le monothéisme pur et présuppose une réalité polythéiste, ou du moins dualiste. Même si une personne choisit de croire en une seule idole, la personne s’est constitué deux divinités : son idole et elle-même, dans la mesure où c’est elle qui a choisi son idole.
Le Code noahide a été donné par D-ieu au mont Sinaï et il sert d’antidote pour éviter les pièges de l’idolâtrie, pour guider une personne sur le chemin de la vérité authentique et pour nous aider à vivre le fait que chaque personne est créée à « l’image de D-ieu. »
:Sources bibliques
Il est écrit dans le livre de la Genèse (2:16) : « Et l’Éternel-D-ieu (E-lokim) commanda à l’homme, en disant… » Le mot hébreu « E-lokim » au singulier est l’un des Noms Divins pour le D-ieu Unique. Cependant, le même mot est utilisé au pluriel pour faire référence à l’opposé de la Sainteté et pour désigner des idolâtries physiques ou conceptuelles (autres « dieux »), comme dans le verset : « Tu n’auras point d’autres dieux que Moi » (Exode 20:2).
Ainsi, le verset dans Genèse 2:16 implique que seul l’Éternel-D-ieu – Celui qui commande l’humanité – doit être servi et adoré, mais pas une idole.
La Bible hébraïque est remplie de déclarations faites par D-ieu à Ses prophètes au sujet de Son aversion de tous les genres d’idolâtrie et de Son désir pour que chaque individu se repente de l’idolâtrie et L’accepte comme son D-ieu.
Traduction par Rav David Y. Trauttman